Suite à des problèmes de type libyen…


JLG dans Le Grand Escroc, in Les Plus Belles Escroqueries du Monde (1964), avec Charles Denner et Jean Seberg.

> Ballade pour un escroc, Michel Legrand, 1964

You only live once


John Barry, célèbre pour le thème de James Bond qu’il n’a pas composé puisqu’il est signé Monty Norman (qui l’a lui même emprunté au Poinçonneur des Lilas de Gainsbourg), est mort une première fois. Il est sans doute le premier compositeur de musiques de films à être devenu une véritable pop star dans les années 60. Il a été marié à Jane Birkin (et trouvera encore Gainsbourg en travers de sa route), avec qui il posait devant l’objectif du photographe attitré des swinging sixties, David Bailey, et s’est même payé le luxe de déloger de la première place des charts le Hard Day’s Night des Beatles avec sa BO de Goldfinger en 1964. Si ses partitions pour la série de l’agent 007 demeurent les plus connues, on leur préfèrera cependant leurs cousines plus subtiles et plus inspirées que sont The Knack, The Ipcress File (tous deux de 1965) ou Midnight Cowboy (1969).

> Thème de The Ipcress File.

Vertigo

Alfred Hitchcock

à la Cinémathèque, jusqu’au 28 février.

Si vous croyez aux sapins de Noël

If You Belive In Christmas Trees, titre d’ouverture de l’unique album éponyme de Cardinal (1994) éphémère duo formé d’Eric Matthews et Richard Davies.

He Was The Walrus

Les enfants de décembre (et tous les autres)

> She Said Yeah by the Rolling Stones
> Original version by Larry Williams

Photo couleur par Gered Mankowitz

Il neige comme dans un film de Leo McCarey (ou de Douglas Sirk ou d’Axelle Ropert)

Les premières chutes de neiges me font penser à trois beaux films : Elle et Lui (An Affair to Remember – 1957) de Leo McCarey, Tout Ce Que Le Ciel Permet (All That Heaven Allows – 1955) de Douglas Sirk et La Famille Wolberg (2009) d’Axelle Ropert.

An Affair To Remember by Nat King Cole

The ghost Swimmer

Parfois on pense être le seul à connaître un film. C’est parfaitement idiot. J’ai pourtant longtemps cru que personne d’autre que moi n’avait entendu parler de The Swimmer de Frank Perry (1968). Sa ressortie en salle cet été (et de nouveau le 24 novembre) a définitivement mis un terme à mon statut aussi illusoire qu’éphémère de happy few et tout le monde peut désormais contempler 90 minutes durant Burt Lancaster en slip de bain nager de piscine en piscine jusqu’à arriver chez lui à traverse une vallée du Connecticut.

Véritable OVNI cinématographique, The Swimmer dresse le portrait d’une Amérique (et en creux, d’Hollywood) buvant la tasse et d’une bourgeoisie en bout de course. Film prémonitoire sorti un an avant Altamont et le forfait de la Manson Family, deux des principaux événements qui mettront définitivement fins aux illusions des sxities.

La musique du film est signée Marvin Hamlisch, 23 ans à l’époque, qui alterne subtilement plages de easy listening aquatique et thèmes à la mélancolie empreinte de gravité.

> Theme From The Swimmer (Send For Me In Summer) – Big Splash, Martin Hamlisch, 1968 (dedicated to Philippe A.)

Remaniement

La France des soldats inconnus

La France (2007) et ses soldats « qui se perdent dans les ombres de la victoire ». Un film de Serge Bozon, scénario d’Axelle Ropert, musique de Benjamin Esdraffo et Fugu.

> Gospel Lane, Robbie Curtice with Tom Payne.

Klute que Klute

Tout savoir, coûte que coûte. C’est en résumé l’intrigue de Klute (1971), film pré-Watergate d’Alan J. Pakula dans lequel Jane Fonda plonge dans la paranoïa suite à une affaire de meurtre. Ecoutes téléphoniques, enregistrements clandestins, chantage, cambriolage : toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes blablabla…

Jane Fonda, en pleine période vietcong, recevra un Oscar pour son interprétation de la prostituée Bree Daniels protégée 24h chrono sur 24 par le flegmatique John Klute joué par Donald Sutherland.

Le bande originale a quant à elle été confiée à l’excellent Michael Small qui, comme son confrère David Shire, fut un habitué des parano movies puisqu’il a également composé les scores de Parallax View (Pakula, 1974) et de Marathon Man (Schlesinger, 1976).

> Klute Main Title, Michael Small, 1971

Les Hommes du Président


Le président aimerait-il tant le cinéma, comme il se plait à le faire croire, pour aujourd’hui parodier les films politiques américains des années Watergate ? Après Conversation Secrète, le voilà en train de tourner un remake des Hommes du Président, autre parano-movie des 70’s réalisé par Alan Pakula. Les « gorges profondes » n’ont en effet qu’à bien se tenir puisque Le Canard Enchainé révèle aujourd’hui que l’Elysée aurait monté une cellule pour surveiller les journalistes et leurs sources. Sacrée affiche donc avec Sarko dans le rôle de Tricky Dick et Edwy Plenel de Médiapart, notre Washington Post à nous, dans le rôle tenu en son temps par Robert Redford (qui a également joué dans L’Arnaque ou Le Candidat, autant de remakes sans doute en cours de pré-production dans les studios du 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré). Sinon Pakula a également réalisé A Cause d’Un Assassinat (The Parallax View) dont il n’est fait état d’aucun remake. Pour l’instant.

> Thème des Hommes du Président, par David Shire, 1976

Conversation sur écoute

Si vous ne vous êtes pas encore fait voler votre ordinateur, pas de panique, rien ne dit que Brice la Police n’est pas en ce moment même en train d’éplucher vos fadettes…

Pas la peine de désosser votre appartement pour autant, à l’image de Gene Hackman dans Conversation Secrète. Mais c’est sans doute l’occasion de réécouter la musique de ce film que Coppola, fidèle à l’adage hollywoodien selon lequel on est jamais mieux servi que par son beau-frère, avait eu l’excellente idée de confier au frère de sa femme, David Shire.

Attention : une écoute répétée de l’entêtant (et envoutant) thème du film ne protège pas de la paranoïa.

> Theme From The Conversation, David Shire, 1974

The Ipcress sound

On connaissait le formidable score composé par Roy Budd pour Get Carter avec Michael Caine dans le rôle titre (1971). Alors que The Ipcress File ressort sur les écrans cette semaine, avec le même Michael Caine qui interprète Harry Palmer, sorte d’anti James Bond, voici l’occasion de (re)découvrir le thème du film composé par John Barry qui se montre ici encore plus inspiré, et surtout plus sombre, que pour les aventures de l’agent 007.

> The Ipcress File Main Title , John Barry, 1965

Une apparition



« Elle a une voix enchanteresse et parle l’anglais avec une pureté admirable. C’est une femme superbe, avec un air très vague très doux, le nez est un peu relevé mais droit et spirituel, la taille élancée, un visage d’un ovale très pur, un ovale un peu triangulaire, mais le teint est lumineux et comme éclairé de l’intérieur. (…) Ce n’est pas une femme, c’est une apparition ».

Rien à ajouter à la description parfaite du détective Doinel dressant le portrait robot de Delphine Seyrig alias Mme Tabard dans Baisers Volés de François Truffaut (1968).

Inoubliable également, la subtile distinction entre tact et politesse que Mme Tabard enseigne au jeune Doinel : « un monsieur en visite pousse par erreur la porte d’une salle de bain et découvre une dame absolument nue. Il recule aussitôt, referme la porte et dit : “Pardon madame.” Ça, c’est la politesse. Le même monsieur poussant la même porte découvrant la même dame complètement nue sort, lui, en disant : “Pardon monsieur.” Ça, c’est le tact. J’ai compris votre fuite, à demain. »

Delphine Seyrig, une apparition disparue il y a 20 ans, le 15 octobre 1990. Elle nous était attachée et attachante par bien des aspects : elle était née à Beyrouth, ville chère à notre cœur, figurait en couverture de notre exemplaire lycéen du Lys dans la Vallée, premier Balzac lu et très vite relu avant de la découvrir sur grand écran se perdre dans les méandres de Marienbad puis interpréter l’inoubliable Fabienne Tabard dans Baisers Volés, notre Truffaut préféré, version moderne d’Un début dans la vie du même Balzac.

Apparition devenu fée dans Peau d’Âne de Jacques Demy pour lequel elle enregistra sa version des Conseils de la fée des Lilas qui ne fut pas retenu dans le montage final. Quel dommage, « mon enfant ».

> Conseils de la fée des Lilas, par Delphine Seyrig, 1970.

> Thème de « Fabienne », par Antoine Duhamel, BO de Baisers Volés, 1968

> Que reste-t-il de nos amours?, par Charles Trenet, 1943.

Indian Summer

Tu sais (…) nous marchions sur une plage (…) un automne où il faisait beau (…) dans le Nord de l’Amérique (…) on l’appelle l’été indien (…) avec ta robe longue tu ressemblais (…) je me souviens très bien (…) il y a un an, y a un siècle, y a une éternité (…)

Si c’est pas l’été indien, ça y ressemble fort.

> Lee Hazlewood & Nancy Sinatra, Indian Summer (Joe Dassin cover) – 1976

Paix(kin)

Le prix Nobel de la paix 2010 a été décerné à Liu Xiaobo le jour de l’anniversaire de l’auteur de Give Peace A Chance.

LLW 70 IF…

… Living Lennon Would be 70 If.
En 1969, les plus tordus des fans des Beatles cherchait des indices de la mort supposée de Paul McCartney. Sur la pochette d’Abbey Road, une Beatle VW est immatriculée « LMW 28 IF », combinaison immédiatement décryptée en « Living McCartney Would be 28 If (il n’était pas mort) ».

On aimerait bien chercher aujourd’hui des indices de la mort de John Lennon et donc du fait qu’il soit… toujours en vie. Pas de bol, John est bel et bien mort, le 8 décembre 1980 et aurait eu 70 ans aujourd’hui le 9/09 si…

L’une des toutes premières chansons composées par le duo McCartney / Lennon (ce dernier s’empressa dès le second album d’inverser l’ordre des noms) s’intitule One After 909. Elle ne sortira qu’en 1970, sur le dernier album des Beatles, manière sans doute de boucler la boucle. La chanson fait référence au chiffre 9 qui poursuivit Lennon toute sa vie comme il le raconte dans une interview à Playboy en 1980 : « That was something I wrote when I was about seventeen. I lived at 9 Newcastle Road. I was born on the 9th of October, the 9th month (sic). It’s just a number that follows me around, but, numerologically, apparently I’m a number 6 or a 3 or something, but it’s all part of 9. »

If.

> One After 909 (alternate)

Photo : David Bailey, 1965

De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites

Titre sublime (The Effect of Gamma Rays on Man-in-the-Moon Marigolds en VO), affiche sublime, film sublime. De Paul Newman (1972).

Going to London Town

Il Est Cinq Heures profite de sa traversée de la Manche pour régler sa montre sur l’heure de Big Ben et avouer l’une de ses petites faiblesses. Il s’agit de l’album des Wings London Town (1977) et particulièrement de la chanson titre, gratifiée ici d’un clip indigent, mal sapé, mal filmé, mal joué, mal foutu. Malgré cette faute de goût qu’on n’est pas près de pardonner au bassiste liverpoolien, on ne résiste pas à la mélodie made in Macca, limite indolente mais accrocheuse et à ses synthés cheapos. En pleine explosion punk, sortir un tel single relevait d’une posture véritablement… punk.

Le cinéma selon Serge Daney

« C’est l’enfance le cinéma, c’est pas l’adolescence, le cinéma c’est l’enfance, c’est-à-dire c’est un sentiment beaucoup plus intense et beaucoup plus insouciant et beaucoup plus grave de ne pas faire partie du monde ou d’être toléré par extrême justesse dans le monde tel qu’il est… » Serge Daney

Lisbonne vacances

Sur les pas de Françoise Dorléac et Jean Dessailly à Lisbonne…
(Il est cinq heures enverra une carte postale au 100 premiers qui laisseront leur adresse postale en commentaire).

> A Lisbonne (Fado), Georges Delerue, La Peau Douce, 1964

Claude Chabrol, la cérémonie est finie

« Il m’arrive de penser à la mort, oui, quand j’ai un cor au pied par exemple. Je me dis : « Tiens, je suis malade, si ça continue comme ça je vais mourir. » Mais je vois ça très loi. »
Claude Chabrol (1930-2010)

Il est cinq heures n’y est pour rien dans cette triste nouvelle. Le fait que nous ayons publié un post intitulé Assurance sur la vie illustré d’une photo d’un film de Claude Chabrol 48 heures avant la mort de celui-ci est purement fortuit.

> Pierre Jansen : Juste Avant La Nuit, BO du film de Claude Chabrol (1971)

Assurance sur la vie

Charle Denner dans Marie-Chantal contre Docteur Kah de Claude Chabrol (1965)

> Lalo Shirfrin, Life Insurance, 1968

Figaro-Pravda

Dans Alphaville de Jean-Luc Godard, Eddie Constantine, alias Lemmy Caution alias Ivan Johnson, est journaliste au Figaro-Pravda.

En 2010, Dassault et Mougeotte pourraient reprendre sans honte l’épithète que JLG avait accolé au titre de leur journal. Le récent sondage dont les résultats établissent l’équation immigration = délinquance en est la preuve. Sondage (télé)commandé par un pouvoir qui n’a rien à envier à la société dystopique peinte par Godard en 1965. Mais, faut-il le rappeler, « l’opinion publique n’existe pas » ainsi que l’avait écrit Pierre Bourdieu dans son article éponyme devenu célèbre. Un article paru en 1973 dans les colonnes des Temps modernes et non pas du Figaro.

> La Valse Triste, de Paul Misraki, extrait de la BO d’Alphaville.

Saint Jean-Luc Godard

« Jean-Luc Godard deviendra-t-il plus populaire que le pape, donc juste un peu moins que les Beatles ? » (François Truffaut en 1967)

Mais c’est avec les Rolling Stones qu’il choisira de tourner un film, One+One, construit autour de la chanson… Sympathy For The Devil.

Summer Song

> A Summer Song, Chad & Jeremy (1964 & Rushmore OST)

Dennis Hopper, in dreams

Dennis Hopper, self portrait

L’ami américain (1936-2010)

> In Dreams, Roy Orbison (Blue Velvet ost)

Exile on Beirut Streets

Le poème de Beyrouth

Une pomme à la mer. Narcisse de marbre. Papillon de pierre. Beyrouth.

La forme de l’âme dans le miroir

description de la première femme, parfum de nuages

Beyrouth de fatigue et d’or, d’Andalousie et de Syrie

argent natif. Ecume. Testament de la terre dans le plumage des colombes. Mort d’un épi. Errance d’une étoile entre moi et Beyrouth mon amour. Jamais auparavant je n’ai entendu mon sang prononcer le nom d’une amante profondément endormie sur mon sang

dans l’orage sur la mer, nos avons découvert le Nom, dans le goût de l’automne et des oranges des émigrants du Sud. Pareils à nos ancêtres, nous venons à Beyrouth pour venir à Beyrouth

d’une pluie, nous avons construit une baraque, si le vent ne court pas, nous ne courons pas, comme un clou planté dans l’argile, le vent creuse notre cave, nous nous serrons ainsi que des fourmis dans la petite cave.

(…)

Une pomme à la mer. Femme du sang pétri dans les arcs-en-ciel

damier de la parole

le reste de l’âme. Rosée en détresse

lune fracassée sur le parterre de la pénombre

Beyrouth. Hyacinthes tonitruantes de clarté sur le dos des pigeons

Nous les arborerons comme un rêve. Nous les arborerons quand nous le voudrons. Nous les mettrons à nos cous

Beyrouth lis des ruines

premier baiser. Eloge de l’eucalyptus. Manteaux pour la mer et les tués

toits sur les étoiles et les tentes

poème de la pierre. Collision entre deux alouettes dans une poitrine

ciel veuf assis tout pensif sur un rocher

fleur audible, Beyrouth. Voix de démarcation entre la victime et le glaive

enfant qui a renversé toutes les tables des lois

tous les miroirs

puis … s’est endormi.

Mahmoud Darwich (1981)

> Sabah : Allo Beirut

Picture Of Lily of The Valley

Le 1er mai, c’est muguet. En 1967, Jacques Tatie filmait dans Playtime les brins de muguet en acier semés au au bord de l’autoroute qui mène à Orly. La même année, les Who enregistraient Picture Of Lily. Et en anglais, muguet se dit Lily of The Valley.