Paix sur le (toit du) monde et bienvenue dans celui de Polystyrène TV.
Vous l’ignorez sans doute puisqu’on s’évertue à vous le cacher, mais s’adonner de façon régulière à une activité physique s’apparente à s’y méprendre à la pratique d’un sport.
Qu’il s’agisse d’une pratique individuelle, en couple, collective, active ou télé-spectato-passive, secrète et honteusement cachée à l’abri des parois placoplâtrées des casiers-HLM et des pavillons-standards, ou surexposée façon jogging-élyséen-pour-frimeur-issu-des-urnes, désintéressée ou encore vomitivement cousue-d’or, le risque est le même, et il est grand, de tomber dans le piège-du-sport-spectacle.
Utilisé par les pouvoirs-en-place-gavés-d’orgie-en-tout-genre pour contenir les humeurs écoeurées frondeuses et vengeresses d’une population-en-mal-de-repères-et-d’idoles, le sport-spectacle, parent-tout-en-muscle-et-sous-stéroïde du showbizness-traditionnel-façon-Barclay, à défaut de donner l’exemple en matière d’élégance vestimentaire estivale, à l’instar de son blanc-cousin, lave-au-karcher, en pantacourt, en silence et en profondeur, les sillons-médiatico-stérilisés de nos disques-mous-en-jachère.
Et c’est alors que s’éloigne de nous maintenant le grand-sportif-show-chinois-que-nous-savons, paravent glacial à doublure-rouge-sang, spécialement ouvragé à usage d’une humanité-taurine daltonienne ou aveugle aux contours moraux mal-définis, et tandis que continuent de couler des pentes éternellement enneigées du toit du monde les larmes de moines pacifistes dans le murmure à peine répréhensible des représentants-bidons-mais-hélas-élus d’une communauté internationale bafouée et inerte en mode-pré-final, c’est alors qu’une palanquée d’amateurs de cash-cash-party, avides de stock-options, et ataviquement boursouflés d’autosatisfaction outrecuidante, ont subrepticement glissé vers une radicalisation sans-retour, transformant leur déjà-navrant hobby-familial-de-rupin-en-mal-de-rebellion, en s’essayant au vol libre: très-à-l’aise au décollage, bien équipés, soutenu par l’Etat, entourés-d’amis, blindés et rompus à ces techniques-de-vol-apprises-aux-écoles-que-l’on-sait, et parachute-massif en poche, ces cracks-de-l’imposture ont malgré tout fini par s’écraser et sèchent depuis, timides et faux-derches, sous les éclairs des flashes et les morsures émoussées des flèches journalistiques : le monde entier se fâche, déplore le fichu gâchis; eux s’en fichent, chopent le chèque et s’échappent en jet, préfèrent le golf à Marrakech aux speech-sur-les-marchés-qui-flanchent et autre pleurnicherie-sur-la-dèche : ça déclenche l’alarme dans les caboches; avachis comme devant un sous-chef-sous-scotch, les fauchés-en-short hochent leur tronche de chair molle et leurs miches gonflées de mauvaise bidoche, puis shootés au steak haché, s’arrachent de leur couche, s’acheminent à grande échelle au supermarché-le-plus-proche, et s’achètent des masses de choses-à-mâcher, sait-on-jamais, rapport au crash.
Oui, ici, dans la ville aux millions de visages pâlots, que n’égaye même plus une eau-de-feu-de-grande-surface, c’est l’abandon généralisé, de la plaine, aux vautours…
Pendant ce temps, lasses d’elles-mêmes, engluées d’impuissance, de sudation surpondérale et de débauches-répétées-et-contre-nature, quelques éminences grisâtres somnolent, des rêves avariés aux allures-de-dégueulis collés aux glandes… Que de leurs yeux asséchés et bouffis-d’enflures, percent des pleurs au Co2, au soleil brûlant de l’arctique, là où fondent les derniers ours couleur-banquise.
Monsieur Untel, PDG de Polystyrène TV, télévision moderne en matériaux synthétiques.
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